promenons-nous dans les bois
- Racontez-moi votre enfance.
Alexander haussa un sourcil, incrédule. Que sa mère décide de l'envoyer chez le psy à cause de ses problèmes de sociabilité était une chose, se retrouver face au stéréotype parfait en été une autre. Un lourd divan de cuir marron, un vieux psy, les lunettes rondes posées sur le bout du nez, des taches de couleurs accrochées sur tous les murs, dans des cadres de verre. Horrible.
Voyant que, de toutes manières, il était coincé dans cette galère pour une longue heure, Alexander s'installa un peu plus confortablement dans le canapé. Parler n'était pas son fort. Il préférait écouter, se faire discret. Et on lui demandait de parler - qui plus est, parler de lui - pendant une heure. Il en serait bien incapable...
- Hum. Je suis né en Angleterre, à Londres. A ma naissance, mes parents étaient déjà divorcés. Mon père n'a pas accepté ma venue, alors il s'est barré. Ils formaient un beau couple, avant. Les deux plus grands avocats anglais. Mais je suis arrivé et j'ai tout fait foiré.
Pas un commentaire de la part de l'homme en face de lui, qui se contenta de prendre quelques rapides notes sur son calepin, avant de l'inviter à continuer, d'un petit signe de tête.
- Ma mère a rencontré ce type... Jeff... pendant les vacances, à Nice. On y allait tous les ans. Un surfeur sur la Méditerranée. Pathétique. Mais ma mère avait besoin de se sentir jeune, je pense, et elle a craqué. Il a que onze ans de plus que moi. On dirait plus mon frère que mon beau-père. Mais elle, tellement amoureuse, l'a suivi jusqu'au bout du monde. Ici, quoi. La Californie. Horrible, pour un anglais. Pas de pluie, trop de soleil...

Nouvelle séance. Encore. Cela devait bien faire trois mis que, chaque semaine, Alexander se retrouvait dans la même pièce que le petit vieux binoclard. Il savait la meilleure position sur le canapé, afin d'être le plus confortablement assis. Parler ne le gênait plus. Il avait l'habitude.
- Parlez-moi de cette fille que vous avez évoquer la dernière fois.
- Dylan ?
Simple hochement de tête. Petit sourire sur les lèvres d'Alexander. Dylan... Toute une histoire à elle seule. Leur relation - si l'on pouvait oser appeler cela comme ça - était des plus étranges. Se lancer des piques, encore et toujours, se prendre la tête pour la moindre petite broutille... Et pourtant, tout faire pour se voir, encore et toujours. Tels deux aimants. Attirés.
- Dylan... Elle est différente. Juste différente. Spéciale. Elle peut se montrer superficielle et je ne sais quoi, comme toutes les autres étudiantes, et pourtant, elle n'est pas que ça. Elle est compliquée. Vous l'aimeriez bien, parce qu'elle est difficile à comprendre. Je suis un peu psy, moi aussi, quand je suis avec elle. J'essaie de la comprendre.
- Mais elle ne reste qu'un coup d'un soir, comme vous le dites si bien, les jeunes ?
- Non... Pas pour moi.
Voyant qu'il n'obtiendrait pas plus du jeune homme, le psychologue changea de sujet, le faisant parler de sa vie quotidienne. Musique, études, photographie, études, musique. Résumé court mais réaliste. La vie d'Alexander ne tournait qu'autour de ces trois points. Ses raisons de vivre. Il disait vouloir devenir journaliste - pour voyager et enfin quitter ce trou, ne plus voir le crétin de sa mère. Il se disait doué pour la musique, mais pas pour une carrière - il ne voulait pas être formaté par une maison de disques, voulait faire ce qui lui plaisait et non ce que l'on voulait de lui. Il se disait photographe né.
Mais seul. Étrangement seul. Pourquoi ? Comment ?
- Et comment cela se passer, avec la gente féminine ?
|color=indigo]- Elles me disent romantique. Simplement parce que je ne suis pas aussi macho que les autres, parce que je fais attention à elles. Mais elles ne m'intéressent pas. Je suis sans doute vieux jeu, mais j'attends la bonne. Je n'ai pas envie d'avoir une fille pendue à mon bras, si je ne l'aime pas. Alors, je ne sors avec personne, voilà tout. Je ne perds pas mon temps.[/color]
- Mais comment savoir qui est la bonne, dans ce cas ? Sans essayer avant ?
- On le sait, c'est tout. Le coup de foudre... Vous voyez, je suis romantique !
Alexander rit doucement, avant de jeter un coup d'œil à sa montre.
- Oh, dix-sept heures ! On parlera de ma confrérie la semaine prochaine, hein ?
Il se leva, sourire aux lèvres. Peut importe ce qu'il dirait, il resterait tout de même un mystère.

pendant que le loup n'y est pas
DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ES-TU A LONG BEACH ∙ "J"suis à Long Beach depuis que j'suis môme. Sept huit ans, je dirais. Pourquoi ? A cause de ce stupide surfeur dont ma mère s'est amourachée. Vous l'imaginez vivre à la montagne ? Oué, moi non plus. Alors j'me tape la plage et le soleil tous les jours. Génial."
DÉCRIS NOUS LA SITUATION FINANCIÈRE DE TA FAMILLE ∙ "M'man est avocate, ça vous suffit comme réponse ? Et puis l'autre idiot, là, il possède un magasin d'accessoires de surf, de plongée et compagnie. C'est pas franchement ça qui permet de payer les factures, mais on vit bien, grâce au talent de ma mère. Heureusement qu'elle est là..."
POURQUOI LA CALIFORNIA STATE UNIVERSITY ∙ "Et pourquoi pas, tiens ? J't'en pose des questions ? Tout simplement parce que je suis un fainéant de première et que je m'imaginais mal m'installer à l'autre bout du pays. On m'a dis que c'était une bonne univ', avec un bon niveau et de bons profs. Et ça me suffit amplement. La bonne ambiance et compagnie, ce n'est qu'un détail pour moi."
POURQUOI CETTE FRATERNITÉ ∙ "Depuis le collège, on m'a un peu collé le cliché de l'intello de service sur le dos. Vous savez, avec les lunettes, le nez plongé dans un bouquin. Oui, c'est tout moi, ça. Je préfère passer la soirée à la bibliothèque plutôt que dans les discothèque de la ville, et on ne me connait aucune petite amie - sans doute parce qu'il n'y en a jamais eu. Donc, oui, Mu Thêta Xi était une évidence. J'aurais pu ne pas avoir de fraternité du tout, mais vivre avec d'autres mecs en mode rats de bibliothèque, je trouvais ça marrant."
POURQUOI AS-TU CHOISIS D'ÉTUDIER CETTE MATIÈRE ∙ "Journalisme, parce que la musique en profession ça craint et parce que la photographie, c'est un monde fermé. J'ai écrire, alors plutôt que d'être un vulgaire auteur que personne ne lit, je préfère entre au Times Magasine. Classe ? Peut être."
DANS 10 ANS, TU TE VOIS OÙ ∙ "Dans mon tee-shirt, la tête qui dépasse. Et qui vivra verra. Non, plus sérieusement, un bon poste de journaliste dans un journal anglais me suffirait amplement. La bonne raison pour rentrer chez moi. Peut être avec une petite amie dont je serais amoureux, qui sait ? Mais bon, ce n'est pas le plus important, ça, pour moi. Le boulot avant tout."
BALANCE QUELQUES SECRETS A TON SUJET ∙ "Un seul suffira : la petite Dylan, c'était ma première fois. Bourré et sans aucun souvenir. Oui, on appelle ça le talent... Ou pas. Quoi, cela ne te suffit pas ? Bien... Je vais chez le psy toute les semaines. Sympa, hein ? Et si on continue dans le même genre, il est la seule personne qui connaisse autant de choses de moi. Oh, et reparlons de Dylan, tiens. J'ai une photo d'elle en fond d'écran sur mon ordi. Accroc, moi ?"

sinon le loup il va nous bouffer
Pseudo & Prénom - Morgane
Age & Sexe - 18 ans & fille
Avatar - Rob Pattinson
Scénario/Prédéfinis/Inventé - Scénario.
Double compte - nope
Code du règlement - Comment on noie une blonde dans une piscine ? En mettant un miroir au fond du bassin.
What Else ? - Nespresso